Marion Gauthier (à Medyka), édité par Solène Leroux
20h59, le 27 février 2022, modifié à
21h01, le 27 février 2022
De plus en plus de personnes fuient l’Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe il y a quatre jours, près de 370.000 personnes ont déjà quitté l’Ukraine selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, dont 156.000 en direction de la Pologne. Europe 1 s’est rendue au poste-frontière polonais de Medyka.REPORTAGE
L’aspect humanitaire s’aggrave avec la guerre en Ukraine. De plus en plus de personnes fuient l’Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe il y a quatre jours, près de 370.000 personnes ont déjà quitté l’Ukraine selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, dont 156.000 en direction de la Pologne. Europe 1 s’est rendue à la frontière ukraino-polonaise, à Medyka. C’est l’un des points où l’attente est la plus longue pour passer. Ici, le flux est continu. Les voitures aux coffres pleins, mais aussi des centaines de personnes à pied qui traînent leur valise ou portent des sacs plastiques prêts à craquer.
L’air égaré, les yeux cernés, Inna serre la main de sa fille de 5 ans. C’est la fin d’un périple de trois jours. « Ils bombardent notre terre, notre peuple », dit-elle en pleurant. « J’ai ces sons terribles toujours dans ma tête. J’avais si peur pour mon enfant. J’ai dû laisser mes parents là-bas parce qu’ils ne voulaient pas partir. Il répétait : ‘C’est notre pays' », poursuit-elle.
« L’Ukraine, c’est lui »
Beaucoup arrivent frigorifiés. Une équipe médicale bénévole a été dépêché ici. Des tentes de ravitaillement ont également été montées à la hâte. « Merci à la Pologne », souffle certains. Mais le cœur est partagé, meurtri à l’arrivée, explique Nastia, son compagnon, hagard, à ses côtés. « Cette nuit, nous avons passé 13 heures à marcher près de la frontière. Maintenant, nous sommes en sécurité », détaille-t-elle. « Mais nos proches sont toujours en Ukraine. Peut-être que nous allons y retourner d’ici quatre ou cinq jours. Pour lui, c’est trop dur. L’Ukraine, c’est lui », conclut-elle.
Des voitures de toute la Pologne défilent ici. Elles viennent souvent proposer un toit à ceux qu’aucune famille ne peut mettre à l’abri en Europe.